Les policiers recherchaient tous azimuts, samedi 17 mars, le meurtrier non-identifié de trois parachutistes, à Toulouse et Montauban, alors que tous les militaires de la région ont été appelés à la vigilance. “Notre premier objectif c’est d’identifier au plus tôt [le meurtrier] pour le mettre hors d’état de nuire avant un éventuel troisième forfait. Des moyens énormes sont engagés pour cela. C’est une affaire sans précédent”, a déclaré une source proche de l’enquête. Entre cinquante et soixante officiers de police judiciaire, dont des renforts venus de services spécialisés parisiens, comme la sous-direction antiterroriste (SDAT), sont mobilisés.
Dans leurs investigations, les enquêteurs disposent notamment d’une dizaine de témoignages, d’images de caméras de vidéosurveillance pour Montauban, d’un chargeur de l’arme utilisée et des douilles abandonnées sur place. “On ne part pas de rien, on a des éléments à exploiter”, lance une source proche de l’enquête. Sans exclure d’éventuelles complicités, les enquêteurs recherchent un homme qui a fui en direction de Toulouse au guidon d’un puissant scooter, après avoir tiré jeudi sur les trois militaires du 17e RGP de Montauban. Probablement le même tueur que celui qui a abattu le sous-officier du 1er RTP de Francazal, quatre jours plus tôt à Toulouse.
“TOUTES LES PISTES SONT EXPLORÉES”
Seule certitude pour l’instant, c’est la même arme qui a servi selon l’étude balistique : un pistolet automatique tirant des balles de calibre 11,43, une arme qu’on peut acheter en armurerie, selon le procureur de Toulouse, Michel Valet.
Le parachutiste grièvement blessé à Montauban, d’origine antillaise, était toujours samedi entre la vie et la mort, dans le coma, sous assistance cardiaque et respiratoire à l’hôpital de Rangueil de Toulouse.
Le tueur visait-il des soldats d’origine maghrébine ? Ou bien des unités (1er RTP et le 17e RGP) engagées sur les principaux conflits, de l’Algérie à l’Afghanistan ? S’agit-il d’un règlement de compte, d’une vengeance ou de l’acte d’un déséquilibré voulant, selon une source proche du dossier, “se faire des militaires” ? “Toutes les pistes sont explorées”, martèle le procureur de la République de Toulouse, Michel Valet, qui se refuse à parler d’un “tueur en série”. La piste la moins plausible est celle d’un acte crapuleux, car le meurtrier ne s’est intéressé ni à l’argent, ni aux effets personnels des victimes.
CÉRÉMONIE D’HOMMAGE MARDI OU MERCREDI
A Toulouse comme à Montauban, le tueur a agi de sang froid, à découvert, dans un lieu public, en plein jour, tirant à bout portant. Vêtu de noir et portant un casque, il a logé une balle dans la tête à chacune des quatre victimes avant de prendre la fuite sur un scooter de grosse cylindrée et de couleur sombre. A Montauban, devant le distributeur de billets, le tireur s’est acharné sur un des bérets rouges qui tentait de s’échapper en rampant. Au total, treize douilles ont été retrouvées devant la caserne du 17e RGP. La majorité des tirs ont atteint leur cible.
Sur les lieux du crime, des habitants de Montauban continuaient samedi de déposer bougies et bouquets de fleurs à la mémoire des victimes. Les trois familles ont été reçues samedi par la procureur de Toulouse. Une cérémonie à la mémoire des soldats tués aura lieu mardi ou mercredi dans la caserne du 17e RGP en présence du premier ministre et, peut-être, du président de la République, a annoncé la maire de Montauban Brigitte Barèges.
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