Après les assassinats de militaires, à Toulouse et Montauban, le colonel Goût demande à ses hommes du 5e RHC de prendre des mesures de précaution.
« Attention : il n’y a pas de psychose ! » précise d’emblée le colonel Frédéric Goût, chef de corps du 5e régiment d’hélicoptères de combat, à Uzein.
Mais il n’a pas hésité pour autant, dès hier, « à préconiser des mesures de vigilance renforcée » pour ses hommes. Ceux-ci sont au nombre de 1 200 et forment le plus important corps armé stationné en Béarn, aux côtés des forces spéciales (4e RHFS) et bien sûr la mythique école de l’Etap qui forme l’ensemble des parachutistes français.
Si elles ne sont pas (encore) dictées par l’autorité de tutelle, ces mesures font bien évidemment suite à l’onde de choc provoquée dans la communauté militaire après les assassinats de trois soldats, d’abord à Toulouse puis avant-hier en plein jour à Montauban.
« Modifier nos habitudes »
Un porte-parole du Sirpa – l’organe de communication des armées – indiquait d’ailleurs, hier soir, qu’il était « demandé aux militaires stationnés dans la région de Toulouse de ne pas porter l’uniforme hors des enceintes ». Cela concerne les unités appartenant à la 11e brigade parachutiste, c’est-à-dire Toulouse et Montauban, bien sûr, Pamiers mais aussi le régiment voisin de Tarbes.
Le colonel Goût n’a pas dit autre chose à ses hommes, hier matin, au quartier de Rose à Uzein. « Il s’agit de modifier un peu nos habitudes quotidiennes, de prendre des mesures à la fois de précaution et de sensibilisation », reprend le chef de corps. Exemple à l’appui : « Concrètement, je leur ai demandé de changer de vêtements quand ils quittent la caserne. On doit diminuer notre visibilité dans les lieux publics, que ce soit dans les grandes surfaces, en ville ou devant un distribanque ».
« On ne sait pas à qui nous avons affaire »
Pour l’heure, « aucune disposition particulière » n’a, en tout cas officiellement, été prise pour renforcer la sécurité du site. Mais il est vrai que, contrairement à son homologue montalbanais, le 5e RHC n’est pas positionné au bord d’un axe routier.
« On ne sait pas à qui nous avons affaire », reprend le colonel Goût. « Mais j’ai senti mes hommes très attentifs et d’autant plus concernés que le régiment de Montauban a par ailleurs été durement frappé lors de son séjour en Afghanistan ».
Il semblerait que, hier également, le général Brousse, délégué militaire départemental et commandant la place de Pau, ait personnellement pris le soin de sensibiliser à cette situation d’exception toutes les unités militaires basées en Béarn.
===> Montauban et Toulouse : un seul et même tueur de paras au scooter
Les trois parachutistes criblés de balles jeudi à Montauban et leur camarade tué quatre jours plus tôt à Toulouse ont été froidement visés par la même arme, et sans doute par le même tueur au scooter, un homme aux motivations totalement mystérieuses.
Dans les deux cas, le tireur a agi en plein jour et en pleine rue avant de prendre la fuite en deux-roues. Dans les deux cas, il s’est servi d’un 11,43, un calibre apprécié dans la grande criminalité, pour exécuter de sang-froid ses victimes.
Le meurtrier – puisqu’on recherche plutôt un seul et même homme même s’il a pu bénéficier de complicités – est aujourd’hui traqué par cinquante enquêteurs et tous les services de police judiciaire.
A priori, les paras de Montauban et Toulouse ne se connaissaient pas.
Interrogé sur l’éventualité d’un acte terroriste, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a déclaré jeudi que « toutes les pistes » devaient être examinées. A-t-on affaire à un tueur en série ? « C’est une expression que je n’utiliserai jamais, je n’ai pas envie d’alimenter les fantasmes », a dit le procureur.
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2012/03/17/armee-vigilance-renforcee-a-pau,229601.php
(merci à Clarisse JOLY)