Les syndicats dénoncent une diminution des moyens humains alors que la hiérarchie policière met en avant une meilleure coordination et une meilleure mutualisation.

Les syndicats dénoncent une diminution des moyens humains alors que la hiérarchie policière met en avant une meilleure coordination et une meilleure mutualisation.

Nanterre, 2008. A cette époque, les gardiens de la paix étaient encore plus de 3?000 à travailler dans le département, comme icià la cité Pablo-Picasso. Aujourd’hui, les 2?780 policiers restants, le moral en baisse, espèrent une diminution de leur charge de travail.

Inexorablement, les effectifs policiers diminuent. Mais l’ampleur de la tâche reste sensiblement la même. Alors, le moral des troupes baisse en proportion. En quatre ans, le département a perdu 300 gardiens de la paix pour atteindre le nombre de 2 780 à la fin de l’année 2011, alors qu’ils étaient plus de 3 000 en 2008.

Entre la réforme des politiques publiques et les restrictions budgétaires, la réorganisation de la police de la petite couronne, désormais chapeautée par la préfecture de police de Paris, le nombre de fonctionnaires affectés à la sécurité publique du département diminue incontestablement pour atteindre, tous grades confondus, « environ 3 200 », selon un haut fonctionnaire.

Comme ses collègues, il gardera l’anonymat tant le sujet des effectifs policiers est tabou.

D’ailleurs, selon la manière de faire les comptes, personne ne livre les mêmes chiffres. Parce que depuis la création de la police d’agglomération en septembre 2009, il ne faut plus raisonner en nombre de personnes, fait savoir la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). « La priorité, c’est la mutualisation et la coordination, explique son porte-parole, Franck Carabin. Avec la géolocalisation, la salle de commandement peut envoyer les équipes les plus proches du lieu d’intervention, pour plus de rapidité et d’efficacité. »

Reste que le nombre de policiers affectés aux Hauts-de-Seine baisse et que les syndicats dénoncent une situation devenue critique, voire ingérable. « Certaines brigades ne fonctionnent plus correctement, souffle-t-on à Alliance.

A La Défense par exemple, il arrive qu’il manque une personne pour faire un équipage de nuit. » « Douze personnes au service de nuit à Gennevilliers, c’est trop peu », souligne Unité-SGP. Alors « faire de l’enquête d’initiative la nuit, c’est un peu compliqué », précise un gardien de la paix. « Nous sommes toujours à flux tendu. Le moral des troupes baisse », observe Arnaud Pressé, représentant d’Alliance, partageant le constat de son homologue du SGP, Laurent Arnaudas et celui de Christophe Crépin, de l’Unsa.

Pour tenter d’améliorer la situation, il faudrait décharger les policiers de terrain de certaines tâches, selon les syndicats, pour « nous recentrer sur nos cœurs de métiers », précise Arnaud Pressé. Concrètement, les gardes de détenus hospitalisés, la garde statique d’ambassades et des tribunaux pourraient être assurés par d’autres spécialistes de la sécurité, suggère le syndicat. « Un transfert de détenu à l’hôpital, c’est deux fonctionnaires et un véhicule en moins sur la commune », abonde un commissaire.

Au palais de justice de Nanterre, une société de sécurité complète dorénavant la surveillance policière. La solution prônée par Alliance consiste à intégrer vraiment les adjoints de sécurité (ADS) à la police nationale, tant les gardiens de la paix recrutés se font rares. Les ADS sont environ 200 dans les Hauts-de-Seine. « S’ils étaient 50 de plus, nous serions plus à l’aise, confie un haut gradé. On pourrait remettre plus de gardiens de la paix sur le terrain. » Affectés le plus souvent à la circulation, à l’accueil dans les commissariats, les ADS sont une soupape.

A tous les niveaux de la hiérarchie, on s’accorde à constater que « pour le moment, on absorbe » la baisse d’effectifs mais jusqu’à quand ?

Source:leparisien.fr
(merci à DAN92 du Forum Police @ Réalités)