Les uns sont des superpoliciers, les autres des supergendarmes. On les compare souvent. Quitte à réveiller parfois une «guerre des polices» que les uns comme les autres jugent dépassée.

Les uns sont des superflics, les autres des supergendarmes et agissent dans des unités d’élite distinctes: le Raid pour les premiers, le GIGN pour les deuxièmes. Tous cultivent l’excellence sous des devises différentes: «servir sans faillir» pour les policiers et «sauver des vies au mépris de la sienne», pour les gendarmes.

C’est le Raid, acronyme de Recherche assistance intervention dissuasion, qui a donc été missionné pour donner l’assaut à Toulouse et arrêter la course meurtrière de Mohamed Merah.

Installée à Bièvres et rassemblant 170 hommes (divisés en quatre groupes d’intervention d’une trentaine de personnes) cette unité spécialisée a été créée en 1985 sur le modèle du GIGN (mis en place dès 1974). Son premier fait d’armes est intervenu dans la foulée.

À la veille de Noël de la même année, un commando armé de grenades et de 357 Magnum retient en otage une cour d’assises à Nantes. Le Raid résout la crise au terme de 37 heures de négociations. En 1987, autre affaire importante: le Raid arrête les chefs historiques d’Action directe en Sologne.

Mais on entendra surtout parler du Raid dix ans plus tard, lorsque l’unité intervient lors de la prise d’otages à Neuilly, dans les Hauts-de-Seine. Bardé d’explosifs, Erick Schmitt, alias Human Bomb, y retient une vingtaine d’enfant dans une école maternelle. Au cours de l’assaut, qui se déroule en présence de Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly, le forcené est tué. Mais tous les enfants sont sains et saufs. C’est à compter de ce jour que s’est nouée une relation particulière entre le Raid et Nicolas Sarkozy qui, ensuite, a décidé de placer ces hommes au cœur de missions sensibles comme l’arrestation d’Yvan Colonna en Corse.

Le GIGN, pour Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, est installé à Versailles, dans le quartier de Satory et rassemble, quant à lui, 400 hommes environ. Des effectifs devenus plus importants en 2008, date d’une vaste réorganisation. Le GIGN absorbe alors les trente hommes du groupe de sécurité de la présidence de la République et les 150 hommes de l’escadron parachutiste d’intervention.

Cette unité qui mène nombre de missions confidentielles liées à la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, s’est aussi distinguée dans différentes opérations à risque. En coopération avec la brigade antigang, le GIGN est intervenu en 1977 à Orly-Ouest pour résoudre le détournement d’une Caravelle assurant le vol Air Inter 429 (Paris-Lyon). Le forcené, Jacques Robert, détenait en otages 94 personnes. Au cours de l’assaut, un passager a été tué.

Le GIGN a également dirigé l’assaut de l’Airbus A300 d’Air France, à l’aéroport de Marseille-Marignane, fin 1994. Il sauve ainsi la vie de 173 personnes, otages d’un commando islamiste du GIA. L’année suivante, les supergendarmes ont participé à la traque de Khaled Kelkal dans les forêts entourant Vaugneray près du col de Malval (Rhône).

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/03/23/01016-20120323ARTFIG00471-raid-et-gign-deux-unites-d-elite-devenues-mediatiques.php#xtor=RSS-216