C’est le 22 novembre 2011, alors qu’il se remet d’une hépatite A contractée au Pakistan, que Mohamed Merah répond à la convocation des policiers du renseignement intérieur à Toulouse. Ils sont deux à l’interroger : un fonctionnaire rattaché à la direction régionale et un spécialiste de la mouvance islamiste de la direction centrale descendu de Paris.

Dans le compte-rendu qu’ils font de cet entretien, les policiers expliquent qu’ils ont le sentiment d’avoir en face d’eux un jeune homme sournois, cynique, potentiellement dangereux. Il est « bizarre » mais il affiche un profil de jeune délinquant « de cité », plus que celui d’un djihadiste. Il évoque ses « larcins » pour justifier son train de vie. Les deux fonctionnaires ont la sensation d’avoir affaire à un individu un peu perturbé.

Plus de 1200 heures de surveillance opérationnelle ont été exécutées.

Contrairement à son frère Abdelkader, il ne fréquente pas les milieux islamistes qui, selon le renseignement intérieur, comptent dans la région toulousaine environ 1200 sympathisants pour 200 militants actifs.


http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/26/ce-que-la-dcri-savait-de-mohamed-merah-petite-frappe-bizarre_1675606_3224.html