Un maître-chien de 31 ans est accusé d’avoir battu à mort le fils de sa compagne en 2008. La mère comparaît pour abstention volontaire d’empêcher un crime.

Il ya quatre ans, Enzo, deux ans, mourait sous les coups du concubin de sa mère. Lundi, le couple comparaît devant la cour d’assises de Seine-et-Marne pour répondre de la mort du petit garçon.

Jugé pour «meurtre» et «violence aggravée», Julien Chevalier, un maître chien de 31 ans, encourt une peine de 30 ans de réclusion. La mère de l’enfant, Cécile Sergent, 27 ans, comparaît quant à elle pour «abstention volontaire d’empêcher un crime». Elle risque une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.

Le drame remonte au 31 mai 2008, dans un appartement de Nemours en Seine et Marne où Enzo se trouve avec sa mère et son nouveau compagnon. Au motif que l’enfant n’obéit pas, Julien Chevalier lui assène des gifles et des coups de pied, utilisant même une laisse et un balai. «J’ai voulu le faire obéir, comme je le fais avec mes chiens», expliquera-t-il aux enquêteurs après son interpellation. Il aurait même dit au petit Enzo que «s’il continuait, il finirait au cimetière». La mère, pourtant présente, n’intervient pas.

Enzo est décédé vers minuit, sans que les secours, alertés par la mère, ne puissent le réanimer. L’autopsie révèle un décès par traumatisme crânien, avec de nombreuses ecchymoses au niveau du cuir chevelu.

Un signalement pour suspicion de maltraitance sans suite
Ce crime aurait-il peu être évité? Les services sociaux ne connaissaient pas la famille et aucun signe de maltraitance n’apparaissait sur le carnet de santé. Pourtant, le 18 mai déjà, Enzo avait été frappé par Julien Chevalier, cogné par terre et contre les meubles de la salle de bain. Il avait même tiré sur l’enfant à trois ou quatre reprises avec un pistolet à billes, le touchant au visage. Emmené le 19 à l’hôpital à l’initiative de sa nourrice, il avait fait le 21 mai l’objet d’un signalement pour «suspicions de maltraitance», transmis au procureur de la République via le Conseil général. Les médecins évoquaient alors une boiterie et la présence d’hématomes. Mais la mère avait couvert son compagnon, parlant d’une «chute dans l’escalier». Faute de preuves, les parquets de Melun et de Fontainebleau avaient décidé de renvoyer le petit garçon à sa mère le 29 mai. Le soir même, les coups reprenaient de la part du concubin. Quarante-huit heures plus tard, l’enfant était tué.

Reste à déterminer la responsabilité de Cécile Sergent. Le père de l’enfant décrit son ex-compagne comme une mère très attachée à son fils. De fait, elle n’a pas directement participé aux violences et dit même ne jamais avoir vu son petit ami frapper son fils. Reste que, le jour du drame, alors que la porte de la salle de bain était fermée, elle aurait compris que Julien était violent avec Enzo, rapporte Le Parisien. Or elle n’a jamais tenté de l’en empêcher. Selon le quotidien, la jeune femme se serait retrouvée sous l’emprise de son nouveau compagnon, un homme décrit comme violent par son entourage. Au cours de l’instruction, une ex-petite amie a déclaré qu’il était «accro aux drogues» et qu’un jour, il «lui avait planté une fourchette dans une jambe et l’avait aspergé de café bouillant». Le verdict est attendu vendredi.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/03/26/01016-20120326ARTFIG00449-maltraitance-un-couple-juge-apres-la-mort-du-petit-enzo.php#xtor=RSS-216