Les interrogations sur le lieu où sera inhumé Mohamed Merah ont ponctué toute la journée de lundi. Dans la soirée le père du tueur abattu jeudi après 32 heures de siège par le RAID à Toulouse, a déclaré qu’il souhaitait que son fils soit enterré en Algérie.

Interrogé par l’AFP, il a indiqué qu’il voulait porter plainte contre la France «pour avoir tué» son fils.

«J’ai décidé d’enterrer, Inchallah, mon fils en Algérie», a déclaré Mohamed Benalel Merah, le père du meurtrier. «Son frère Abdelghani m’a appelé pour m’assurer qu’ils font le nécessaire pour le ramener en Algérie. Mohamed a un passeport algérien et est inscrit au consulat de Toulouse depuis sa naissance», a-t-il ajouté. Ce même frère avait pourtant déclaré auparavant à un responsable du Conseil français du culte musulman CFCM que «Mohamed avait fait le vœu d’être enterré en France où il est né».

«Je vais porter plainte contre la France»

Mohamed Benalel Merah entend «engager les plus grands avocats et travailler le reste de ma vie pour payer les frais. Je vais porter plainte contre la France pour avoir tué mon fils». «La France est un grand pays qui avait les moyens d’arrêter mon fils vivant. Ils auraient pu l’assommer avec du gaz et l’arrêter, ils ont préféré le tuer», a-t-il affirmé à l’AFP.

Le père de Mohamed Merah, séparé de sa femme depuis 1994, est originaire du village de Bezzaz, dans la commune d’Essouagui, dans le département de Médéa, selon son oncle maternel Djamel Aziri. «Mohamed, le plus jeune de leurs enfants, avait alors tout juste six ans», au moment de la séparation, a-t-il précisé. Il vit actuellement entre la région de Tiaret (340 km à l’ouest d’Alger) -où il gère une société de matériaux de construction- et a sa résidence à Mouzaïa (60 km au sud-ouest d’Alger). Il n’entretenait pas de «relations régulières» avec son fils, selon l’oncle.

«Indécent» selon Gaino

«C’est son droit, mais je n’ai qu’un seul mot à la bouche: indécence», a réagi mardi mardi le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino sur France Culture. «Chercher à expliquer par la responsabilité de la société un geste pareil est pour moi le comble de l’indécence», conclut-il. Au même moment, le ministre des Affaires Etrangères a été plus directe demandant au père de Merah de «se taire». le chef du Quai d’Orsay était le représentant officiel de la France mercredi aux obsèques en Israël des quatre victimes du tueur au scooter.

Policiers et magistrats reçus mardi par Nicolas Sarkozy

Le président Nicolas Sarkozy recevra mardi à l’Elysée, pour leur rendre hommage, les membres des forces de l’ordre et les magistrats qui ont été impliqués dans la recherche et la «mise hors d’état de nuire» de Mohamed Merah. Il a fait cette annonce qu quotidien «Ouest-France», à paraître mardi.

Alors qu’on lui demandait, si, «comme le dit François Bayrou, la République a des questions à se poser», le président a répondu qu’il ne voyait «pas au nom de quoi on culpabiliserait la République du fait des crimes monstrueux de Mohamed Merah». «Mohamed Merah est un monstre qui s’est auto-radicalisé et qui est passé sans transition de la délinquance de droit commun au terrorisme», a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a commis un lapsus lundi soir lors d’une cérémonie dans une synagogue parisienne en hommage aux victimes juives de Mohamed Merah, parlant de «communauté israélienne de France» au lieu d’«israélite». Son entourage a précisé ensuite à l’AFP que le ministre avait «évidemment voulu dire communauté israélite».

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