(…) À Paris, samedi, une personne a été interpellée après être montée sur le toit d’une voiture, en pleine manifestation, pour glorifier le geste du tueur de Toulouse. (…)

De même, samedi après-midi, une femme voilée arrachait, à Rouen, des affiches appelant à une marche blanche en mémoire d’Imad Ibn Ziaten, ce parachutiste de 30 ans tué à Toulouse par Mohamed Merah. Elle a été également placée en garde à vue. Vendredi, dans les Yvelines, des inscriptions antisémites célébrant le meurtrier au scooter ont été découvertes sur un muret à Sartrouville. À Nice, des étoiles de David ornant des lanternes funéraires ont été arrachées ou tordues sur une trentaine de tombes juives d’un cimetière, sans référence explicite à l’affaire de Toulouse.(…)

Le parquet général de Reims a ouvert la semaine dernière une enquête du chef «d’incitation à la discrimination et la haine raciale» à l’encontre de deux adolescents âgés de 15 ans scolarisés au collège Joliot-Curie à Reims. Ces deux élèves auraient comparé les Juifs à des chiens en affirmant: «qu’ils crament», et refusé de participer à la minute de silence consacrée aux enfants de confession juive décédés quelques jours plus tôt lors de la fusillade.

Cette minute de silence a en effet suscité des troubles dans de nombreux établissements. Une enseignante d’un lycée d’Argenteuil (Val-d’Oise) témoigne: «Au moment de la minute de silence, à 11 heures, deux élèves de ma classe ont refusé d’y participer, en jetant: je ne vais pas me lever pour des Juifs!» Le professeur a toutefois fait obtempérer les deux élèves, mais manifeste son inquiétude: «Il faut savoir que régulièrement les débats autour du conflit israélo-palestinien empoisonnent les cours, tous les cours.» (…)

«Un élève de ma classe s’est insurgé, expliquant qu’il n’acceptait pas que l’on fasse une minute de silence pour des Juifs et pas pour les morts en Palestine… raconte-t-il. Le professeur a essayé de botter en touche, puis il a lâché: “Enfin, c’étaient des enfants!” et, là, l’élève a marmonné: “C’est aussi bien qu’ils soient morts”. Le pire, c’est que dans la classe, Il n’était pas le seul à penser de cette façon: une dizaine d’élèves ont ricané pendant la minute de silence…»

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/03/25/01016-20120325ARTFIG00277-des-reactions-de-soutien-a-merah-inquietent-la-police.php