Le policier accusé d’avoir éborgné un adolescent de 16 ans avec une arme à balles souples (gomme-cogne), lors d’une manifestation en 2007 à Nantes (Loire-Atlantique), a été relaxé. Le tribunal a reconnu que le prévenu avait bien effectué le tir incriminé, mais a estimé que sa responsabilité pénale ne pouvait être engagée dans la mesure où il avait exécuté un ordre qui n’était pas manifestement illégal.
Cette décision est conforme aux réquisitions du parquet. Le policier encourait sept ans de prison.
La victime, Pierre Douillard, a indiqué qu’il entendait engager une procédure devant la justice administrative. «On ne lâchera jamais contre ce policier et sa hiérarchie», laquelle n’avait pas été citée à comparaître au procès. Lors de l’audience, le 7 mars, le substitut du procureur Yann Richard avait lui-même suggéré que les faits, dont il avait souligné la «gravité», relevaient de la justice administrative.
Les faits s’étaient produits le 27 novembre 2007, devant le rectorat de Nantes, lors d’une manifestation de lycéens opposés à la loi Pécresse sur l’autonomie des universités. La victime, qui a perdu l’usage d’un oeil, avait été touchée alors que les manifestants étaient séparés des forces de l’ordre par les grilles du rectorat. Le substitut a reconnu que «la défense n’a pas rapporté la preuve de la légitime défense».
Le policier prévenu, qui était âgé de 25 ans et membre de la compagnie départementale d’intervention au moment des faits, a reconnu avoir fait usage à une reprise de son arme à balles souples LDB40, mais nie avoir tiré sur la victime, disant avoir visé et touché, également à la tête, un jeune plus âgé.
LeParisien.fr
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