Avec ses biceps surdimensionnés et ses pectoraux hyper développés, il s’était taillé une solide réputation dans le petit monde de la musculation. Mais son goût immodéré pour le bodybuilding, à grand renfort de produits dopants, risque de lui coûter très cher… Karim Mourahib, âgé d’une trentaine d’années, originaire du Mans (Sarthe), est incarcéré depuis le mois de septembre 2010 aux Etats-Unis dans le cadre d’une enquête menée par la Drug Enforcement Administration (DEA), l’agence antidrogue américaine et le FBI sur un trafic international d’anabolisants.

Son amie, ainsi que deux de ses complices présumés, viennent d’être interpellés, le 20 mars au Mans, à Allonnes (Sarthe) et à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). La justice française leur reproche d’avoir repris à leurs comptes les affaires « florissantes » du jeune bodybuilder, toujours détenu outre-Atlantique. Mis en examen, Nathalie C., 34 ans, compagne de Karim Mourahib., Patrick N., ami du couple et Jean-Charles P. ont été remis en liberté, placés sous contrôle judiciaire.

Ce sont les services de surveillance des mouvements financiers du ministère du Budget qui ont mis les enquêteurs de la police judiciaire d’Angers (Maine-et-Loire), cosaisis avec les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et la santé publique (Oclaesp), sur la piste des trois suspects. Selon les premières investigations, près de 450000 € auraient transité sur les comptes des principaux protagonistes, entre 2008 et 2010. De l’argent issu de mandats Western Union, en provenance de Chine.

Les enquêteurs français ont rapidement découvert que Karim Mourahib se trouvait au cœur d’un important trafic international de produits dopants, importés de Chine, à destination des Etats-Unis. L’homme est soupçonné d’avoir joué le rôle de « rabatteur », via plusieurs sites Internet, pour les adeptes du muscle en salle. En garde à vue, la compagne de Karim a reconnu les faits.

« Elle a avoué qu’elle et son compagnon avaient perçu plus de 200000 € en deux ans, sous forme de rétrocommissions de la part de trafiquants de produits dopants basés en Chine, indique une source proche de l’affaire. Elle a également expliqué avoir tenté de reprendre à son compte le trafic de son ami alors qu’il avait été interpellé à Miami, afin de financer ses frais d’avocats. »

Les deux autres suspects ont tenté de minimiser leur implication, tout en reconnaissant une partie des faits. Quant aux fournisseurs chinois, ils semblent avoir connu quelques retards de livraison, mettant ainsi un terme à cette filière d’approvisionnement.

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