Quatre meurtres commis dans un périmètre restreint, un même calibre et une enquête qui s’oriente vers des « crimes sériels ». L’équation est aussi inquiétante que complexe pour tenter de comprendre les mystérieux assassinats commis depuis le mois de novembre dans l’Essonne.

Hier après-midi, une mère de famille de 48 ans a été exécutée à Grigny par un tueur à moto.

Près du corps, les enquêteurs de la brigade criminelle de la PJ de Versailles (Yvelines) ont découvert des douilles de 7,65. Un scénario qui rappelle d’autres homicides commis à Juvisy et Ris-Orangis, même si en apparence les victimes n’ont pas de liens évidents entre elles. « Une chose est sûre, nous sommes dans l’urgence », confiait hier soir une source judiciaire, évoquant même une « chasse à l’homme » et une « course contre la montre ».

Le premier meurtre de la série a été commis le 27 novembre dernier à Juvisy. La victime, Nathalie Davids, une employée de laboratoire, a été abattue dans son parking. Quelques jours plus tard, un suspect avec lequel elle avait eu une aventure a été interpellé. Michel C. a d’abord reconnu partiellement les faits avant de se rétracter depuis. Surtout, le 22 février, alors que Michel C. est incarcéré, Jean-Yves Bonnerue, un voisin de Nathalie Davids, est tué à son tour. Et le 17 mars, Marcel Brunetto, un octogénaire, est assassiné en bas de chez lui à Ris-Orangis. A chaque fois, des douilles de 7,65 sont découvertes sur les lieux des crimes. A la fin du mois de mars, quelques jours après le meurtre de Marcel Brunetto, une demande de rapprochement est adressée à l’ensemble des services de police et de gendarmerie d’Ile-de-France par les enquêteurs de la PJ de Versailles, concernant la découverte ou la saisie d’armes de poing de calibre 7,65 mm. « La question de savoir s’il s’agit d’une seule et même arme pour les trois premiers meurtres reste en suspens, confie une source proche de l’enquête. En revanche, le calibre est bien le même. Mais ce calibre est très répandu. Nous avons sans doute plusieurs milliers d’armes de ce genre en circulation. » Hier soir, la procureure d’Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, disait attendre « les dernières investigations techniques » sur le meurtre de la victime de Grigny.

Reste qu’une source proche de l’enquête confirmait hier que « tout était lié » concernant les trois premiers meurtres. « Il ne s’agit pas d’un tueur qui frappe au hasard, et le mobile de ces actes pourrait être lié au premier assassinat », ajoute la même source. Toutefois, les enquêteurs excluent formellement l’hypothèse d’un tueur à la Mohamed Merah. Hier soir, des dizaines de policiers étaient mobilisés en renfort des enquêteurs de la PJ de Versailles pour tenter de percer le mystère des meurtres de l’Essonne.

Le Parisien
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