Les syndicats de police dénoncent le manque de moyens mis à leur disposition et la mauvaise gestion des effectifs, qui a favorisé selon eux le meurtre d’un de leurs collègues de la Brigade anti-criminalité (BAC) mercredi à Chambéry (Savoie). Le brigadier-chef de 32 ans, marié et père d’un enfant de 6 ans, a été renversé et écrasé par le 4X4 de malfaiteurs en fuite après le cambriolage d’un magasin d’une zone commerciale.
Selon le procureur de la République de Chambéry, Jean-Pierre Valensi, le dispositif policier était suffisant : « Les patrouilles cette nuit-là étaient classiques pour Chambéry. C’est à dire qu’il y avait une patrouille de Police secours avec deux policiers, une patrouille canine avec deux policiers, et puis cette patrouille classique de la BAC composé de deux policiers affectés à cette brigade depuis longtemps ». Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a assuré mercredi qu’il est « tout à fait réglementaire que les fonctionnaires interviennent à deux ».
« 7 postes en moins à Chambéry en 2012 »
Mais sur RMC, Jean-Bernard Laborde, délégué Unité SGP Police pour la Savoie rappelle que « pour la BAC, une circulaire stipule que la norme c’est trois ou quatre policiers par équipe et qu’exceptionnellement ils peuvent être deux. Sauf qu’à présent, la norme c’est deux ! En terme de dissuasion, de protection, ça n’a rien à voir, il vaut mieux être trois (…). Sauf que les effectifs sont en baisse et qu’il y a des difficultés à faire tourner les services. A Chambéry, en 2012, huit fonctionnaires de police vont partir à la retraite et une seule personne va arriver. Donc, on aura une perte de sept postes ».
« Il est urgent que l’Intérieur réinstaure les patrouilles à trois policiers »
Des policiers moins nombreux sur le terrain, donc plus facilement en danger et en proie aux agressions. « Les patrouilles sont en sous-effectifs, assure également Jean-Paul Borelli, secrétaire sud-est du syndicat Alliance. Aujourd’hui les conditions d’intervention des unités de la BAC sont imaginées pour des équipes de trois. Les exercices d’entraînement sont pratiqués par équipe de trois ». Mais après les hommes se retrouvent seulement deux sur le terrain. « Face à des interventions de plus en plus dangereuses, il est urgent que le ministère de l’Intérieur réinstaure les patrouilles à trois policiers » réclame SGP-FO, le premier syndicat de police.
http://www.rmc.fr/editorial/246301/policier-tue-a-chambery-un-manque-deffectif/
(merci à Cat Aclysme)