Dijon : les policiers de la brigade de protection de la famille viennent d’interpeller quatre adolescentes soupçonnées d’avoir commis 11 agressions dans l’agglomération dijonnaise.

Neuf semaines d’agressions, quatre auteures présumées âgées de 13 et 14 ans, onze victimes âgées de 11 à 13 ans, une violence incroyable allant crescendo… Les policiers de la brigade de protection de la famille de la sécurité publique viennent de mettre fin à une effrayante série d’attaques de collégiennes, commises à Dijon et dans l’agglomération.

Elle a débuté le 9 février, rue du Transvaal : vers 16 heures, une collégienne de 13 ans est encerclée par trois adolescentes. Elle reçoit des coups de pieds, des gifles, elles lui tirent les cheveux, l’insultent, la menacent. Elle s’enfuit. Un quart d’heure plus tard, au même endroit, même scène : cette fois, la victime a 12 ans, et elle est projetée contre un mur.

Le 16 février, toujours rue du Transvaal, deux adolescentes montent dans le bus en suivant une enfant de 11 ans. Elles descendent avec elle rue René-Coty, la suivent, lui assènent des gifles, lui font un croche-pied. La victime parvient à s’enfuir et à se réfugier chez des proches.

Le 2 mars, sur le parking aérien de l’hypermarché Carrefour de Quetigny, c’est une collégienne de 12 ans qui a rendez-vous avec quatre « barbares ». Elle est venue avec une amie. L’amie est tenue en respect, et les coups de poings, coups de pieds dans le ventre, insultes, humiliations, et menaces s’enchaînent.

Le 7 mars, vers 15 h 15, deux adolescentes accostent une jeune fille de 14 ans rue Maurice-Ravel, à Dijon. Elles l’entraînent près du parc de la Colombière, et lui donnent des gifles à tour de rôle, puis des coups de poings.

Le 8 mars, l’enfant de 12 ans qui avait été maintenue pendant que son amie était frappée à Quetigny est retrouvée par les quatre adolescentes, boulevard de l’Université. Elle est projetée au sol, les coups de pieds et les coups de poings pleuvent, elle subit elle aussi humiliations et menaces. Elle aura 10 jours d’ITT.

Le 13 mars, près du collège Dorgelès, à Longvic, la victime a 13 ans : coups de pieds, coups de poings, cheveux arrachés… C’est une surveillante qui fait cesser le passage à tabac.

Le 27 mars, une collégienne de 13 ans est abordée à la sortie de l’établissement des Lentillères, et entraînée rue du Gaz par quatre adolescentes qui la passent à tabac. La violence est encore montée d’un cran : deux la maintiennent pendant que deux autres la frappent à tour de rôle : coups de pieds, coups de genou dans la tête, puis lorsqu’elle s’effondre au sol, nouveaux coups de pieds dans les côtes et l’abdomen. Cette fois, la victime aura plus de 10 jours d’ITT.

Le 4 avril, vers 14 h 30, dans le parc de la Colombière, trois adolescentes sautent d’une Rosalie (voiture de promenade à pédales) alors qu’elles arrivent au niveau d’une collégienne de 13 ans. Elles lui demandent une cigarette. Elle n’en a pas. Elles lui arrachent son sac, déchirent ses vêtements, la giflent, lui donnent des coups de pieds, lui tirent les cheveux. Un quart d’heure plus tard, dans le même parc, nouvelle victime : elles tentent de lui arracher son téléphone portable. Elle résiste et reçoit une pluie de coups, tellement forts qu’elle finit par en vomir. Des passants interviennent et mettent en fuite la bande

Le 16 avril, à Longvic, la victime a 14 ans. Elle est menacée avec un couteau, entraînée un peu à l’écart, reçoit des coups de pieds, des coups de poings, a des poignées de cheveux arrachés.

En mars, les policiers de la brigade de protection de la famille commençaient à effectuer des rapprochements en examinant les plaintes : les agressions ne pouvaient pas être le fait d’une dispute isolée entre collégiennes. Réexamen des plaintes, recoupements, auditions de témoins… Ils avaient rapidement acquis la certitude qu’une « bande », autour d’une « meneuse », était à l’origine de l’effrayante série.

Les descriptions, les surnoms, puis les noms, les établissements scolaires près desquels les victimes avaient été abordées, l’examen des messages sur Facebook, la lecture des sms reçus par des témoins : autant d’éléments qui leur ont permis d’identifier quatre adolescentes, âgées de 13 et 14 ans, toutes domiciliées à Dijon.

Interpellées dans la cour du collège

Jeudi matin, deux d’entre elles ont été interpellées dans la cour de récréation de leur collège, après une prise de contact avec les responsables de l’établissement, et deux autres à leurs domiciles, puisqu’elles séchaient les cours.

Elles ont été placées en garde à vue en présence de leurs avocats et, à l’issue d’une audition de 24 heures au cours de laquelle elles auraient reconnu sans remords avoir commis les agressions, elles ont été déférées au parquet, puis conduites devant le juge des enfants.

Les quatre adolescentes (l’une devait fêter ses 14 ans hier) auraient filmé avec des téléphones portables certaines des agressions, et les enquêteurs disposeraient de films.

Les jeunes filles ont fait dans la soirée l’objet de mesures d’éloignement, et ont été réparties dans des centres éducatifs situés dans d’autres départements pour trois d’entre elles, et chez des membres de sa famille pour la quatrième.

http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2012/04/14/la-fin-de-la-bande-des-petites-barbares