“Il s’est barré, il s’est barré !” Ce sont ces cris, proférés par un gendarme depuis la fenêtre ouverte de la caserne situé sur l’avenue de la République, qui ont alerté une voisine à son balcon, jeudi dernier aux alentours de 20 h.
« Un peu après, on a vu trois militaires courir comme des fous et passer par-dessus le portail de la Résidence Provence », témoigne un autre habitant de la Résidence Terrefal, qui jouxte quasiment les locaux de la Compagnie de Cannes.
« Ils cherchaient un homme en jogging blanc, on les a encore vus fouiller alentour à la nuit tombée, avec des lampes torches », ajoute une autre habituée de la République. Un quartier très urbanisé, théâtre d’une évasion.
Les circonstances de cette échappée demeurent floues. Mais l’on sait qu’un individu de 22 ans, entendu dans le cadre d’une affaire de proxénétisme et stupéfiants à Pégomas, a profité de son audition pour se faire la belle « à la Spaggiari ». En sautant par la fenêtre.
Le fugitif n’a pas été retrouvé et l’enquête relève de la Section de recherche de Marseille. Pour l’heure, les limiers observent un mutisme complet sur cette affaire.
Descente dans une villa à Pégomas
Le Parquet de Grasse n’a pas souhaité non plus faire de communiqué officiel, même s’il a ouvert une information judiciaire confiée au juge Morgan. Cette évasion constitue un spectaculaire rebondissement dans un dossier qui a mobilisé d’importantes forces de gendarmerie à Pégomas, mardi dernier à l’aube. Là encore, des résidents ont aperçu les militaires investir le chemin des Terres Gastes sur les hauteurs du village.
« Effectivement, il y a eu une grosse descente dans une villa, mais les gendarmes sont restés avares de confidences », reconnaît le maire Gilbert Pibou.
Des témoignages locaux évoquent toutefois une bâtisse isolée « où on faisait régulièrement la bringue, avec des stups et des filles ». Le procureur de la République de Grasse, Jean-Michel Cailliau, a confirmé une instruction en cours pour proxénétisme. Sept personnes ont été interpellées, au terme de plusieurs mois d’investigation. Trois ont été déférées, puis remises en liberté sous contrôle judiciaire.
“Pas quelqu’un de dangereux”
L’ “évadé de la République”, déjà détenu pour une affaire de stupéfiants, avait été extirpé de sa cellule pour être aussi entendu dans le cadre de ce nouveau dossier.
« A priori, il ne s’agit pas de quelqu’un de dangereux, tout comme l’affaire de Pégomas ne relève pas du grand banditisme », souligne une source proche de l’enquête.
Pour autant, l’homme a choisi de se faire la belle, alors qu’il était libérable en 2014. Sa cavale improvisée risque de prolonger encore son séjour en prison.
http://www.nicematin.com/derniere-minute/un-detenu-sevade-par-la-fenetre-de-la-gendarmerie-cannoise.846657.html