Le préfet de Gironde a annoncé avoir signé lundi un arrêté limitant les horaires d’ouverture des commerces vendant des boissons à emporter à minuit, et non plus deux heures du matin, notamment à la suite de disparitions de jeunes «liées à des phénomènes d’alcolisation». Un nouveau jeune homme – le cinquième en dix mois – a disparu vendredi soir, à l’issue d’une soirée arrosée, à proximité de la Garonne.

Les quatre premiers à avoir disparu dans des conditions similaires ont été retrouvés, morts, dans le fleuve, victimes de noyades vraisemblablement liées à l’alcool.

Suite à la multiplication des contraventions aux horaires autorisés pour la vente et aux «disparitions dramatiques liées à des phénomènes d’alcoolisation», qui se sont «multipliées depuis un an», une évolution de la réglementation relatives à l’ouverture des débits de boissons est nécéssaire, indique la préfecture. Ainsi, poursuit-t-elle, le préfet Patrick Stefanini «a pris aujourd’hui un arrêté visant à restreindre leurs horaires d’ouverture au public qui désormais s’étaleront de 6h00 du matin à minuit». Auparavant, selon l’arrêté du 24 février 2010, les commerçants disposant d’une licence de vente d’alcool à emporter – épiceries, supermarchés, traiteurs…- étaient autorisés à ouvrir entre entre six heures et deux heures du matin.

Contraintes horaires, contrôles renforcés

«Les débits de boissons dans leur ensemble feront l’objet de contrôles renforcés qui pourront se traduire par des sanctions allant de la restriction des horaires d’ouverture au public à la fermeture administrative, sans préjuger des sanctions judiciaires dont ils pourraient faire l’objet», prévient encore la préfecture. Lundi, Alain Juppé, maire de Bordeaux, avait annoncé que des mesures liées aux horaires de ces commerces pourraient être adoptées, en coordination avec la préfecture, suite à la multiplication des noyages de jeunes alcoolisés. Il s’exprimait après la disparition d’un jeune homme âgé de 25 ans, intervenue dans la nuit de vendredi à samedi, après une soirée arrosée.

Julien Teyssier, qui a un diplôme de croupier, a fêté avec des amis dans différents bars du centre-ville de Bordeaux une proposition d’embauche, dans la nuit de vendredi à samedi. A 3h30, un ami l’a raccompagné à sa voiture, garé à 200 mètres de la Garonne. C’est la dernière fois que quelqu’un l’a vu. Ni la police ni le parquet ne communiquent pour l’instant sur cette affaire. L’enquête a été confiée aux policiers de la brigade criminelle de la Direction départementale de la Sécurité publique (DDSP) de Bordeaux. En appui, des gendarmes de la Brigade nautique d’Arcachon, munis d’un sonar, ont effectué des recherches pendant deux heures et demie lundi dans la Garonne, sans succès, a constaté l’AFP. Ces recherches pourraient reprendre en aval en cours de semaine, a-t-on appris de sources concordantes.

Depuis juillet, quatre jeunes, que des témoins ont vus ivres dans les minutes précédant leur disparition, ont été retrouvés dans la Garonne ou dans le Bassin à Flots qui la jouxte. Le corps du dernier, Maxime Le Bot, qui avait disparu le 4 février, a été retrouvé vendredi.

LeParisien.fr
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