Deux journées d’action sont prévues jeudi et vendredi. Ils protestent notamment contre la mise en examen d’un des leurs pour homicide involontaire.

Le malaise dans la police, exprimé entre les deux tours de la présidentielle par des manifestations contre la mise en examen d’un policier, ressurgit cette semaine avec des journées de mobilisation. Unité police SGP-FO, le premier syndicat de gardiens de la paix, et Alliance, le second, ont appelé la semaine dernière à deux journées d’action distinctes, les 10 et 11 mai, afin de «relayer le ras-le-bol» des policiers.

Des manifestations sont survenues à la suite de la mise en examen, le 25 avril, d’un gardien de la paix de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) pour homicide volontaire après avoir tué un multirécidiviste en fuite. Le soir-même, une manifestation s’était tenue à Paris dans des véhicules de police toutes sirènes hurlantes et la colère n’est pas retombée depuis.

Plusieurs rassemblements ont eu lieu à Marseille, Nice, Lyon, Bordeaux, Pau et dans la région parisienne. Deux cents à trois cents policiers ont encore manifesté le 4 mai à Paris après s’être rassemblés «spontanément», porte Maillot (XVIIe), bloquant la circulation en criant «Policiers en colère!». «Nous sommes là en soutien à notre collègue», avaient lancé les protestataires, «voulant exprimer notre ras-le-bol général», notamment en ce qui concerne les conditions de travail.

«Halte à la récupération»

Les manifestants expriment également leur rejet des puissants syndicats de police, même si ces organisations n’ont pas l’intention de se faire doubler. Unité-police SGP-FO a prévu un «grand rassemblement» des policiers d’Ile-de-France jeudi à 13 heures place du Châtelet à Paris et laisse aux régions le soin de de s’organiser. Des rassemblements sont prévus jeudi midi à Toulouse ou à Lyon. Alliance a lancé un mot d’ordre de rassemblement vendredi midi devant les préfectures.

Unité-police SGP-FO vise le gouvernement sortant en ciblant la Révision générale des politiques publiques (RGPP) – les réductions d’effectifs – dont il demande l’arrêt, ainsi que «l’abandon de la politique du chiffre» insufflée par Nicolas Sarkozy en 2002 au ministère de l’Intérieur. Il réclame aussi le «respect absolu de la présomption d’innocence» pour les policiers.

Alliance entend remettre sur le tapis le principe de «présomption de légitime défense» pour laquelle il a lancé une pétition dans les commissariats. L’idée avait été reprise par Nicolas Sarkozy après les premières manifestations, tandis que François Hollande lui avait préféré une «protection juridique» du policier mis en examen. Alliance réclame également un «Grenelle de la Sécurité» et vise le futur gouvernement. Il a critiqué des points du programme Hollande comme l’abandon des peines plancher, une mesure phare du quinquennat Sarkozy.

«Halte à la récupération!», demandent – par SMS – des policiers anonymes appelant à une «coordination» et un «mouvement national de contestation». Ils appellent à des rassemblements mercredi midi devant des préfectures, mais il est difficile d’en mesurer la portée.

(AFP)

http://www.liberation.fr/societe/2012/05/08/apres-l-election-les-policiers-restent-mobilises_817187