Je souhaite aujourd’hui quitter le syndicat.

En effet, la colère des policiers de base n’a cessé de grandir depuis plus de dix ans. Depuis plus de dix ans, vous n’avez pas été à la hauteur pour relayer le malaise de notre profession auprès de nos concitoyens et en premier lieu auprès de ceux qui nous dirigent.

Aujourd’hui, notre colère vous déstabilise.

La colère des policiers de la base, du petit peuple travailleur, celui de la vraie vie, celui qui fait face aux réalités de la rue, en opposition à vous qui fricotez avec nos dirigeants et politiciens dans des salons feutrés, cette colère vous dépasse. Votre étroitesse d’esprit, et votre aveuglement à croire que vous pourriez ad vitam eternam
vous gaver sur notre dos tout en nous méprisant, vous a empêché de voir venir la révolte des policiers unis dans une douleur qui est de moins en moins supportable.

De courageux fonctionnaires de police, risquant la révocation instantanée sans autre forme de procès, ont manifesté leur colère en tenue puis en civil sans bannière, en lieu et place des syndicats.
Remarquez des risques, eux, ils ont l’habitude d’en prendre. Ils n’ont pas le choix, ils ont une mission. Une mission qu’il ont choisi d’accomplir en connaissance de cause. Vocation, don de soi, service public, ne sont pas de vains mots pour ceux-là.

Alors leur gronde, notre gronde vous a éclaté au visage.
Et vous n’avez pas eu le temps de fermer les yeux, cette fois.

En réaction, vous avez décidé d’organiser une manifestation. Mais votre entêtement à croire qu’il ne peut rien vous arriver, tant il est vrai que nous avons besoin d’une protection administrative dans notre métier, vous a poussé à ne surtout pas discuter avec le syndicat d’en face.
Pire : alors les que revendications des policiers que vous êtes censés défendre sont communes à tous, vous avez décidé, en conscience, d’organiser une manifestation en un jour et en un lieu différents de celle du syndicat d’en face. Nous faisant passer pour des chèvres auprès de nos concitoyens, incapables de se mettre d’accord malgré le malaise devenu insupportable.

Aujourd’hui, notre colère est si grande d’avoir été méprisés pendant tant d’années par vous et nos politiciens que nous vous obligeons à prendre vos responsabilités.

Aujourd’hui, je quitte le syndicat qui ne représente plus que lui-même.

Demain, j’irai manifester et défendre mon métier malade. Avec ou sans vous.

Demain, j’irai voir ailleurs. Ailleurs dans les services, à la recherche de vrais représentants du personnel. J’irai à la recherche de délégués engagés et honnêtes auprès d’un syndicat qui ne sera ni Alliance, ni Unité-SGP.

Au plaisir de vous voir, une fois dans ma carrière, sur le bitume.

http://myopenletter.in/789/from/LESPOLICIERSENCOLERE/to/BUREAUXNATIONAUXDESSYNDICATS