LONDRES – Neuf hommes d’origines pakistanaise et afghane ont été condamnés mercredi en Grande-Bretagne à de la prison pour avoir utilisé des jeunes filles blanches vulnérables comme esclaves sexuelles, une affaire qui a suscité une polémique.

Le tribunal de Liverpool (nord-ouest) a prononcé des peines de 4 à 19 ans de prison à l’encontre de ces hommes, coupables d’avoir attiré des adolescentes en leur offrant de l’alcool, de la nourriture, puis de les avoir contraintes à des relations sexuelles.

Les jeunes filles, dont l’une âgée de 13 ans a dû subir un avortement après être tombée enceinte, ont été violées, forcées à avoir des rapports sexuels avec plusieurs hommes par jour, plusieurs fois par semaine, selon les témoignages présentés au tribunal.

Les faits se sont déroulés à Rochdale, près de Manchester (nord), en 2008 et 2009. Les victimes étaient des jeunes filles connues des services sociaux, dont certaines étaient placées dans des institutions. Elles n’allaient pas à l’école régulièrement et avaient l’habitude de traîner dans la rue, en fumant et en buvant.

C’est là que leurs agresseurs les repéraient, devant des fast-food. Huit des suspects, âgés de 22 ans à 59 ans, sont d’origine pakistanaise, le neuvième étant un demandeur d’asile afghan.

Ces hommes, parmi lesquels des chauffeurs de taxi, un professeur de religion, un employé de fast-food, étaient pour certains mariés et pères de famille.

L’origine des condamnés et le fait que leurs victimes étaient des jeunes filles blanches a provoqué un débat, même si la police a affirmé que les motivations des agresseurs n’étaient pas de nature raciale.

Une vingtaine de membres de l’organisation d’extrême droite, English Defence League, ont manifesté lors du verdict.

Et un représentant de la communauté musulmane locale, Mohammed Shafiq, a affirmé que cette affaire illustrait un problème important concernant la communauté britannique pakistanaise, au sein de laquelle des hommes pensent que les adolescentes blanches ne valent rien et peuvent être agressées.

Le Centre de protection des enfants contre l’exploitation (CEOP) a indiqué quant à lui qu’il se penchait sur la question de l’origine des auteurs de ce genre de crimes.

La police de l’agglomération de Manchester et le ministère public ont par ailleurs présenté leurs excuses pour n’avoir pas agi après le premier cas rapporté par une jeune victime, en août 2008.

Selon le quotidien The Times, ce type de réseau criminel va bien au delà de cette affaire. Le journal affirme que 631 cas d’abus sexuels de jeunes filles ont été rapportés ces cinq dernières années, dont 187 ces dix derniers mois, sur un total de 1.800 filles placées en institution en Angleterre.

(©AFP / 09 mai 2012 20h15)

http://www.romandie.com/news/n/_GB_des_adolescentes_fragiles_transformees_en_esclaves_sexuelles_par_un_gang_RP_090520122037-20-176177.asp