Plusieurs centaines de policiers ont manifesté jeudi en France pour protester contre leurs conditions de travail et réclamer la mise en place d’une protection administrative pour les fonctionnaires mis en examen dans l’exercice de leurs fonctions. Quatre jours après l’élection de François Hollande à la présidence de la République, les fonctionnaires de police souhaitaient lancer un signal au président élu, à l’appel du syndicat majoritaire Unité SGP Police. “Il est important que le futur ministre de l’Intérieur sache qu’il y a un malaise dans la police nationale et on lui demandera de nous entendre là-dessus”, a dit Nicolas Comte, secrétaire général de ce syndicat proche de Force Ouvrière.
Environ 300 manifestants étaient rassemblés place du Châtelet à Paris, parmi lesquels des policiers municipaux, qui ont défilé aux côtés de leurs collègues de la police nationale.
Environ 1.800 policiers municipaux ont manifesté à travers le pays d’après leur syndicat majoritaire.”Policiers en colère” lançaient-ils, sous les sifflets et les banderoles réclamant “du respect et des moyens”. Tous déploraient un quotidien devenu “difficile et stressant”. “On est toujours présumé coupable, toujours pointé du doigt”, a dit Nicolas, policier dans le Val-de-Marne.La colère des policiers ne faiblit pas depuis fin avril. De nombreuses manifestations spontanées ont eu lieu à travers la France après la mise en examen pour homicide volontaire, le 25 avril, d’un policier qui avait tué un homme en fuite à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Le soir même, plusieurs centaines de policiers avaient bloqué les Champs-Elysées, à Paris. “Ça a été un peu le détonateur et tout ressort”, a expliqué Nathalie Orioli, secrétaire nationale d’Unité SGP Police. “Ça fait des années que les policiers sont en colère, pour la réduction des effectifs, pour la politique du chiffre, pour le manque de matériel”, a-t-elle ajouté