Les policiers de la brigade des stupéfiants (BS) de la préfecture de police de Paris viennent de démanteler un vaste réseau de trafiquants de drogue opérant, depuis de nombreux mois, dans trois restaurants cotés de la capitale. Les établissements concernés — le Baci, situé rue de Turenne dans le IIIe arrondissement, la Bocca, sise rue de Montmartre (IIe) et l’Escargot, implanté rue Montorgueil (Ier) — font actuellement l’objet d’une fermeture administrative, comprise entre quarante-cinq jours et quatre mois, ordonnée par le préfet de police de Paris.
Une décision relativement rare concernant trois restaurants haut de gamme. Un des commerces concernés, le Baci, est exploité par Thierry Costes, héritier de l’empire du même nom et qui règne sur plusieurs dizaines de restaurants cotés de la capitale.

Au cours de leurs perquisitions, effectuées à la fin du mois de février, les enquêteurs de la BS ont découvert des résidus de cocaïne et des emballages ayant contenu le même produit, dans un endroit accessible aux seuls employés du Baci. Par ailleurs, deux clients du même restaurant, entendus par les policiers, ont indiqué s’être fournis en drogue dans les toilettes de cet établissement, décrit comme « une brasserie chic et contemporaine ». Par ailleurs, la fouille du bureau du gérant de l’Escargot a permis la saisie d’un gramme de cocaïne. Placé en garde à vue, ce dernier s’est justifié en arguant que cette drogue était destinée à sa « consommation personnelle ».

« Les policiers de la brigade des stupéfiants enquêtent sur ce réseau depuis la fin de l’année 2011 après l’interpellation de deux trafiquants présumés, confie une source proche de l’affaire. Ces deux suspects, âgés de 29 et 31 ans, avaient été trouvés en possession de 60 g de cocaïne, d’autant en produit de coupage, de 2500 € en argent liquide et d’un pistolet automatique de calibre 6,35 mm chargé. Ils avaient été écroués à l’issue de leur mise en examen. »

Un des deux dealeurs, en relation étroite avec le patron des restaurants l’Escargot et la Bocca, a permis aux enquêteurs de déterminer l’ampleur du trafic. « Une centaine de clients se fournissaient auprès de ces deux trafiquants et de plusieurs de leurs complices, poursuit la même source. Ils agissaient tous les soirs à partir de 18 heures et jusqu’au lendemain matin, aux abords ou à l’intérieur de bars et de restaurants situés dans le centre de Paris et identifiés par la suite. »

Sollicité à l’époque de l’opération menée par les policiers anti-stups, le responsable de l’Escargot et de la Bocca n’a pas donné suite à nos appels. En revanche, l’un des gérants du Baci nous a affirmé que toute « cette affaire allait être classée sans suite ». La justice et la préfecture de police semblent en avoir décidé autrement.

Le Parisien

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