Frédérci Péchenard et Bernard Squarcini, respectivement à la tête de la police nationale et du renseignement intérieur, devraient quitter leurs fonctions dans les jours qui viennent. Un décret doit être pris lors du prochain Conseil des ministres, mercredi, d’après une source policière.
Cette décision était attendue, François Hollande n’ayant pas caché son hostilité vis-à-vis des deux hommes durant sa campagne, en particulier pour Bernard Squarcini. Agé de 56 ans, ce dernier, considéré comme « un as du renseignement », avait été nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de la Division de la surveillance du territoire (DST) avant de piloter la réorganisation du renseignement français au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Vivement critiqué à l’occasion de l’affaire Merah, Bernard Squarcini avait dû justifier le travail de ses hommes sur le jeune Toulousain devenu djihadiste et auteur de trois tueries abominables. A l’époque, le candidat Hollande avait relevé des « manquements » dans le fonctionnement de la DCRI.
“Un état UMP”
Outre l’affaire Merah, Squarcini aura des comptes à rendre dans l’enquête sur les « fadettes » du Monde, en relation avec l’affaire Woerth-Bettancourt. Il a d’ailleurs été mis en examen.
Le cas de Frédéric Péchenard, 55 ans, est moins polémique. Considéré comme « un grand flic » par ses pairs, celui qui fut nommé directeur général de la police nationale en 2007, fait les frais d’une nouvelle politique menée par François Hollande qui avait déclaré à son sujet : « Il n’y a pas de raison, si les Français m’en donnaient mandat, de le renvoyer du jour au lendemain (…) Mais il n’y a pas de raisons qu’il reste toute sa vie. »
Le candidat PS à la Présidentielle avait dénoncé en février dernier « un Etat UMP » et « un vrai système en place au niveau du ministère de l’Intérieur ». « Aucun de ceux qui aujourd’hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n’ont à s’inquiéter mais, en revanche, ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d’autres ». Bernard Squarcini et Frédéric Péchenard sont donc sur le départ. Le patron de la DCRI se défend de son côté d’avoir mis en place « un cabinet noir » ou d’avoir été « l’espion du président » Sarkozy.
On ignore pour l’instant les noms de leurs deux remplaçants.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/19/1357359-police-dcri-pechenard-et-squarcini-ecartes-par-hollande.html
(merci à Corinne Cat)