Le nouveau ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est rendu samedi soir au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le plus grand de France, situé près de l’aéroport de Roissy. Mercredi après sa prise de fonction, le député-maire d’Evry (Essonne) avait visité le commissariat de Noisy-le-Sec.
En charge de l’immigration, Manuel Valls entendait «faire le point sur les conditions d’accueil et de fonctionnement de ce centre de rétention», selon le ministère.
Il s’est entretenu avec «toutes les personnes qui étaient là, des policiers, des infirmiers, des médecins», mais également des étrangers retenus, a indiqué le ministère sans plus de précision.
En août 2011, au moment de l’entrée en activité partielle de ce CRA, le plus grand de France, des associations avaient jugé qu’il portait «une déshumanisation incompatible avec les droits des personnes», déplorant l’isolement des personnes retenues, un contrôle permanent par la vidéosurveillance, un manque d’intimité, une identification par un numéro ou encore le bruit permanent des avions rappelant le risque d’expulsion. Ce CRA est prévu pour accueillir notamment des familles avec des enfants.
Le courrier de François Hollande à France terre d’asile
Durant la campagne, dans un courrier à l’association France Terre d’Asile (FTA) daté du 20 février, le candidat François Hollande s’était engagé «à mettre fin dès mai 2012 à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants». Il avait évoqué des alternatives «comme l’assignation à résidence». Le courrier avait été exibé par l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy pendant le débat télévisé de l’entre-deux tours.
Quelques jours avant sa victoire, il avait également dit qu’«aucun» des 26 CRA, disposant d’un total de 2 000 places, ne serait fermé, jugeant la rétention «nécessaire». François Hollande avait toutefois dit son intention de «moderniser»ces centres qui offrent souvent des «conditions qui ne sont pas dignes».
Les CRA ont été créés en 1984 par François Mitterrand qui voulait mettre un terme aux rétentions illégales pratiquées dans les années 70 dans les commissariats, les prisons, voire dans des hangars comme c’était le cas au port de Marseille.
LeParisien.fr
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