Le gérant d’un restaurant de plage de la Plaine orientale, en Haute-Corse, a été atteint de plusieurs balles lundi 28 mai au matin, à travers la vitre de sa chambre d’hôpital de Bastia. Une semaine plus tôt, il avait été victime d’une première tentative d’assassinat, selon une source proche de l’enquête.
Selon les premiers éléments, deux hommes à moto ont fait irruption sur le parking de l’établissement vers 4 h 45 et ont fait feu sur Olivier Sisti, 37 ans, à travers la vitre de sa chambre, située au rez-de-chaussée. La victime aurait été atteinte de plusieurs balles. Un fonctionnaire de police, qui gardait la chambre côté couloir, n’a pas eu le temps de riposter.
PLUSIEURS TENTATIVES D’ASSASSINAT
Le 21 mai, le commerçant avait été blessé au visage et à la main par des décharges de chevrotines tirées à travers la vitre de la voiture qu’il conduisait près de son domicile, à Aléria. Il avait eu la force de garder le contrôle de son véhicule pour se rendre jusqu’au centre de secours de la ville. Là, les pompiers lui avaient prodigué de premiers soins avant de le transférer à l’hôpital de Bastia, où il se trouvait toujours lundi.
Déjà victime d’une tentative d’assassinat en 2010, à Ghisonaccia, où se touve son restaurant, Olivier Sisti, touché alors au thorax et aux jambes, est connu des services de police notamment pour une affaire d’extorsion de fonds en 2005.
“ABSENCE DE RÉSULTATS DES ENQUÊTES POLICIÈRES”
La zone de la Plaine orientale, qui alimente de vives convoitises depuis quelques années en matière d’immobilier et de tourisme, a connu six homicides depuis dix-huit mois, dont un double meurtre, à Quinzena (Haute-Corse), le 8 avril, où Jo Sisti, un ancien responsable nationaliste sans lien de parenté avec Olivier Sisti, et son beau-frère Jean-Louis Chiodi, ont été abattus.
Les six victimes sont deux agriculteurs, un restaurateur, un commerçant, un entrepreneur en BTP et un gérant de cabinet d’expertise automobile. Le 28 avril, de 500 à 1 000 personnes avaient effectué une marche silencieuse à Ghisonaccia pour dénoncer la violence affectant le secteur, les familles endeuillées déplorant, dans un texte, “l’absence de résultats des enquêtes policières et le peu de moyens des enquêteurs”.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/28/corse-un-homme-blesse-par-balle-dans-sa-chambre-d-hopital_1708292_3224.html#xtor=RSS-3208