C’est une des promesse du candidat François Hollande qui souhaitait «mettre un terme» aux «contrôles au faciès». Ce vendredi, Jean-Marc Ayrault confirme qu’une loi est en préparation. Le gouvernement planche sur un texte qui permettra aux forces de l’ordre de délivrer un récépissé à chaque personne dont l’identité est contrôlée, afin d’éviter notamment la multiplication des contrôles au faciès.
«C’est important de ne pas contrôler trois fois la même personne (…) c’est une mesure que l’on va faire mais qui n’a rien d’extraordinaire, ça se fait ailleurs», plaide le Premier ministre, invité de RMC – BFM-TV. C’est notamment le cas en Grande-Bretagne. Cette mesure vise à copier des dispositifs existant en Espagne ou en Angleterre, où chaque contrôle d’identité, même sans aucune suite, fait l’objet d’un procès-verbal, et où les policiers sont facilement identifiables par leur matricule affiché sur leur uniforme.
Au lendemain de la victoire de François Hollande, des policiers interrogés sur ce projet par «le Parisien» indiquaient : «Ce serait interprété comme une forme de défiance.» Ce vendredi, le Premier ministre a pris des précautions oratoires, s’attachant à ne pas mettre en cause les services de police. «Il ne s’agit pas d’arrêter les contrôles d’identité, les policiers font leur travail.» «Je pense que ça sera utile à tous. Aux personnes contrôlées, qui doivent être contrôlées mais pas trois, quatre fois, et aux policiers aussi parce que les policiers ont besoin de retrouver la confiance et le respect», juge Jean-Marc Ayrault. «Moi, j’ai confiance dans la mission qu’ils s’exercent au service de la sécurité. Ils ont besoin qu’on les respecte, qu’on leur fasse confiance. Une mesure de ce type n’a rien de vexatoire pour eux, c’est simplement pour remettre de la sérénité. Je crois qu’on a besoin dans notre pays de plus de sérénité pour être plus fort pour affronter les problèmes.»
En janvier dernier, l’organisation américaine Human Rights Watch avait sévèrement épinglé la France sur les contrôles d’identité, mettant notamment en évidence un «profilage ethnique». La direction de la police et les syndicats de policiers avaient farouchement démenti l’existence de «contrôles au faciès».
LeParisien.fr
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