Beaucoup ont un brassard noir autour du bras, mais d’ordinaire, c’est un uniforme qu’ils portent. Samedi après-midi, il y avait des citoyens anonymes, mais aussi des dizaines de gendarmes, militaires, CRS, policiers, pompiers, douaniers… sur la place de la Liberté à Toulon.
Environ deux cents personnes se sont retrouvées pour marquer leur solidarité avec les familles des deux femmes gendarmes abattues dimanche dernier à Collobrières.
« Elles n’ont pas été tuées, elles ont été exécutées », murmurent plusieurs participants. Chacun inscrit un message de compassion sur ce grand cahier, qui sera porté à la brigade de Pierrefeu.
Peines planchers
« Aujourd’hui, mon devoir de réserve ne m’intéresse pas, lance un militaire de 29 ans. Ce sont deux sœurs, deux amies, deux mères qui partent. » Lui, comme beaucoup d’autres dans cette assistance, incrimine les magistrats. « Les lois ne sont pas appliquées », affirme sans hésitation un douanier en poste depuis plus de quarante ans.
« Quand on prend un récidiviste, on le retrouve le lendemain dans la rue. » Le meurtrier des deux femmes a un casier accablant. Mais les prisons de France n’ont jamais été aussi pleines.
Le maintien des peines planchers court sur toutes les lèvres. « Et rétablir la peine de mort aussi », vient dire Dominique, épouse de gendarme.
La première à prendre la parole est Christine Lorin, la mère du jeune Vincent, tué avec trois de ses amis par un chauffard en Italie. Elle dénonce « ces gens qui agissent sans crainte de jugement », tandis que « ces familles entières détruites ont, elles, perpétuité ».
Puis un prêtre (1) exhorte chacun à « soutenir tous ceux qui portent l’uniforme ».
Le principal instigateur du rassemblement, initié sur Facebook, ne prend pas la parole, mais il explique son attachement à « réunir les citoyens, simples civils, tous corps confondus », pour « montrer aux familles qu’on est là ».
1. De l’Église anglicane traditionaliste.
Var Matin
http://www.varmatin.com/var/gendarmes-tuees-soutien-aux-familles-et-colere-a-toulon.900575.html