Les flics seront-ils finalement les seuls grands perdants de ce conflit social inédit dans sa durée de toute la Vème République ? Entre leur dévouement à faire respecter l’ordre et les institutions, leur devoir de réserve qui musèle toutes possibilités d’emmètre la moindre critique fut-elle légitime et cohérente, leurs « syndicats » qui tentent de sauver les apparences en faisant semblant de bomber le torse et de frapper du poing sur la table pour finalement ne rien obtenir ou presque, mais sortant de fait instantanément le gouvernement d’une situation terriblement délicate pour lui, une politique de gestion de la crise qui n’a d’autre objectif que de diviser pour mieux régner en empêchant à tout prix une certaine sympathie pour le mouvement et tout faire pour ne plus parler du fonds légitime des revendications initiales, mais de la forme inadmissible que le mouvement a pris, leur fatigue inouïe due à 25 semaines consécutives de mobilisation des FDO, avec toutes les conséquences prévisibles que cela peut entraîner : blessés, burn-out, arrêts maladie, et malheureusement mais tellement prévisibles et inévitables, des erreurs de jugement. Comment ne pas en commettre quand tout est fait pour ?? Pourtant, qui au final en prendra plein la gueule ? Les FDO et seulement les FDO. Les propos de notre Président, de notre MI ainsi que de bien d’autres politiques en place, préparent déjà lentement le terrain pour leur faire porter le chapeau… Parceque bien entendu, il faudra à un moment ou un autre, que l’on calme la vindicte populaire en faisant des exemples et en montrant que la « Justice » passe et frappe tout le monde y compris ET SURTOUT les flics ! On les entendra alors, tous ces politicards qui après leur avoir fait part collectivement de leur « indéfectible soutien », les avoir encensé pour leur professionnalisme, avoir loué leur courage, leur sang-froid, leur dévouement pour servir les institutions, viendront pointer leur doigt accusateur sur ceux d’entre eux qui auront eu la faiblesse de balancer une paire de baffes à un mec, de relancer un pavé après en avoir reçu quelques centaines au moins sans avoir bronché, après avoir obéis à une politique de MO « agressive » comme très rarement observée depuis des années en France où il était fréquent qu’aucun ordre ne soit donné même après que des CRS soient en feu après avoir reçu un cocktail Molotov… Ils n’hésiteront pas un instant et comme d’habitude se réfugieront derrière la sacro-sainte formule : « L’IGPN a été saisie, elle sera intransigeante et elle a toute notre confiance. Si des fautes ont été commises, les auteurs de ces fautes seront lourdement sanctionnés. Laissons la faire son travail sereinement « … Le peuple sera temporairement calmé et comme les enquêtes seront longues, il n’y aura pas de sanction prononcée à un moment où il ne faut surtout pas que les flics grondent… Alors, les flics seront-ils finalement les seuls grands perdants de ce conflit social inédit dans sa durée de toute la Vème République ? Malheureusement, j’en suis persuadé depuis des semaines déjà.