Asphyxiés par la bureaucratie, déroutés par des ordres parfois contradictoires, découragés par l’absence de réponse pénale et désavoués à la moindre secousse : plongée dans le quotidien devenu infernal des fonctionnaires de police.

Scène quotidienne de la vie d’un commissariat : ce jour-là, à Paris, le gardé à vue – pour trafic de stupéfiants – ne parle pas français. Il ne comprend que l’arabe. Un des policiers est bilingue, en arabe justement. Mais les textes sont clairs : il a l’interdiction de procéder à la traduction, qui nécessite les services d’un interprète assermenté. Le fonctionnaire travaille, lui aussi, sous serment, pourtant le législateur a décidé qu’il risquait de dénaturer les propos de l’individu auditionné. Le policier en question s’étonne : « On nous empêche de gagner du temps par peur que nous soyons juges et parties. Mais quand l’audition est en français ? » La loi est la loi et pour éviter qu’un vice de procédure provoque la libération de l’accusé, on fait venir un traducteur. Inutile de préciser que ce manège est financé par le contribuable. Exemple parmi d’autres des absurdités qui hantent le travail de la police et qui sont justifiées très simplement : « C’est comme ça. »

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