
Comme tout policier, l’auteur se plaint d’une répression trop molle et du laxisme de la Justice (et pas seulement de la Justice). On pourrait en sourire. Mais la violence des chiffres qu’il nous assène et la pertinence de ses remarques nous interpellent. Ses propos sont si riches que nous publierons son article en deux parties. Cette semaine : un constat brut.
La sécurité est un élément fondamental de la vie en société, elle est indispensable à l’exercice des principes fondamentaux de la République : liberté, égalité, fraternité. Elle est expressément inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (article 2 mais aussi 12 et 13). Mais le développement, constant et inquiétant, d’une insécurité générale est manifeste. Il touche l’ensemble de la population, notamment les plus faibles.
Des pans entiers de notre territoire échappent désormais aux lois de la République, et vivent sous la coupe d’individus ayant édictés leurs propres règles de vie, basées sur les profits criminels ou sur des régressions communautaristes, et comportant l’usage systématique de la violence et de l’intimidation. Cette situation s’est progressivement développée à partir des années 70 dans certains quartiers des grandes villes et dans certaines banlieues. Les différents gouvernements, de droite comme de gauche, n’en ont jamais pris la mesure et n’ont jamais apporté des solutions concrètes et efficaces. Bien au contraire, plutôt que de s’attaquer aux racines du mal, les autorités ont systématiquement privilégié la culture de l’excuse et de la tolérance.