Lundi 9 avril 2012
À la mémoire de Reynald Caron

il y a cinq ans…
lundi 9 avril 2007

 
Reynald Caron, gardien de la Paix, notre collègue, est mort.
Mort en service, sous l’uniforme… Sous une mauvaise étoile ce soir là…
Il est mort vite, trop vite, trop tôt, trop inutilement.
Mort pour rien.
Ni pour un pays, ni pour une vie, ni pour la Paix, pour rien.
On en a vite parlé, trop vite, vite écrit tout et n’importe quoi, et vite conclu la culpabilité d’un mauvais hasard. Un concours de circonstances pour notre collègue, lui qui ne passera plus de concours puisque son nouveau galon il l’a reçu sur un coussin… Vêtu des trois couleurs…

La France reconnaissante ? Même pas.

Et tout le monde est vite reparti vers les vivants, vers les débats du moment, vers tout ce qui semble plus important que la mort d’un jeune homme dont le métier était de protéger, mais que rien ni personne n’aurait jamais protégé.
On appelle ça les risques du métier. Affaire classée.
Un matricule rayé des cadres.
Un vestiaire à vider en silence.
Un nom qui manquera à l’appel.

Et tout le monde oubliera vite ce gardien de la paix qui ne faisait la guerre à personne.

Sauf nous, les flics.

Aujourd’hui nous sommes en deuil.

Reynald Caron, c’était un collègue. Il est un peu de chacun d’entre nous.
Il est le risque, il est l’incertitude pour chacun de garder la vie.
Il est l’heure de la fin de service qui n’arrive jamais, il est ce putain de message à passer sur les ondes…
Il est aussi ceux qui sont déjà partis comme lui, avant lui, pour rien, pour l’oubli, pour une liste qui s’allonge sur un monument aux morts figé loin des regards et des consciences citoyennes…
Il est la formalité des honneurs posthumes, des mots récités sans y croire…
Il est une pension de reversion.
Il est une famille qui ne comprendra jamais comment on peut mourir comme « ça »… 
Mais il est aussi de cette famille mutilée qui sait qu’on peut mourir comme « ça ».
Il était policier, de ceux que l’on dit coupables, responsables, comptables de tant de maux, mais qui ne seront jamais que les victimes de leur choix de vie… 
De ceux qui sont bons à tout, et ne comptent pour rien,
Outils qui passent de main en main, d’ambitions en idéaux mort-nés, salis et usés de mépris,
A qui on confisque l’humanité pour mieux en faire une meute de chiens à jeter contre la meute sociale.
Et quand l’un d’eux est tué, on ne parle pas de sacrifice…

Il ne fera pas les gros titres.
Il n’y aura pas d’émeutes, que ceux qui ne nous aiment pas mais veulent nous voir partout soient rassurés…
Pas de mouvement de foule pour Reynald Caron, c’est déjà fait, puisque c’est bien cette salope anonyme qui l’a tué.
Pas de commémorations, ni de banderoles « plus jamais ça »…
Non, rien de tout ça, mais nos cœurs et nos mémoires de flics.

Parce que pour nous, « plus jamais ça », ça n’existe pas…

Condoléances à la famille de Reynald Caron, et à ses collègues.
 
 
mercredi 9 avril 2008

Aujourd’hui est le premier anniversaire de la mort de Reynald Caron.
Une commémoration est organisée sur le lieu du drame ce soir.

vendredi 16 janvier 2009

Décès d’un policier à la Foire du Trône: six mois ferme pour le mineur, colère de la famille

Un mineur de 16 ans mis en cause dans le décès d’un policier percuté par la nacelle d’un manège à la Foire du Trône, en avril 2007, a été condamné par le tribunal pour enfants de Paris à cinq ans d’emprisonnement dont quatre ans et demi avec un sursis mise à l’épreuve, ce qui a provoqué vendredi soir la colère et l’incompréhension de la famille et des collègues de la victime.

Le parquet avait requis cinq ans d’emprisonnement dont quatre avec sursis contre Kevin, âgé de 15 ans à l’époque des faits, qu’il a « reconnus et assumés complètement », selon son avocat, Me Jean-Christophe Tymoczko. A la fin de son procès, qui s’est tenu à huis clos, le jeune homme, qui vit aujourd’hui en foyer et prépare un CAP pâtisserie, a présenté des excuses à la famille de Reynald Caron, décédé à l’âge de 31 ans, a précisé l’avocat.

Kevin a déjà effectué les six mois ferme en détention provisoire. La mise à l’épreuve de trois ans oblige désormais le jeune garçon à se soigner, à établir sa résidence jusqu’à sa majorité dans un foyer d’action éducative, à indemniser la famille de la victime et à ne plus entrer en contact avec son entourage de la cité des Pyramides à Evry, et à ne pas s’y installer, a encore précisé son avocat.

Cette décision « nous ne la comprenons pas, mais pas du tout », a déclaré le frère de la victime, Sylvain Caron, entouré de ses parents, de la jeune veuve et de plusieurs proches en larmes. « Je suis là, ce soir, avec le reste de force pour saluer les collègues de Reynald, les policiers en général, tous les gens qui nous sauvent la vie chaque jour et les autorités qui se reconnaîtront qui nous donnent la force et la dignité d’être là ce soir ».

Les policiers présents pour attendre la décision, une petite vingtaine, n’ont pas fait de déclaration, mais ont quitté le Palais de justice en claquant les portes, visiblement très en colère.

Le père de Kevin a salué pour sa part « une décision juste » qui représente « un soulagement » pour la famille. « On s’est battu jusqu’à la fin », a-t-il déclaré. Son fils, accusé de « violences volontaires sur agent de la force publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner », encourait vingt ans de réclusion. Le parquet et la partie civile peuvent faire appel.

L’autre mineur, poursuivi pour des violences sur le forain, a été relaxé. Le parquet avait requis trois mois ferme à son encontre alors qu’il n’avait pas été formellement identifié par les témoins de la scène. « Ce soir, c’est la victoire du droit contre la lourdeur de la cité et les rumeurs colportées sur lui », s’est félicité son avocat, Me Florent Loyseau de Grandmaison.

A l’origine de ce drame survenu le 9 avril 2007 vers 21h00, une altercation entre des jeunes gens et les responsables du « Maxximum » après qu’un adolescent eut effectué un tour sans payer. Repéré par les forains, le resquilleur était allé chercher ses copains. Cinq policiers seraient intervenus dans la bagarre. Deux étaient tombés dans l’espace où la nacelle effectue son va-et-vient. L’un, Reynald Caron, 31 ans, avait été mortellement écrasé; son collègue avait pu sortir indemne.

A l’époque, le parquet avait indiqué que Kevin, mêlé à la bagarre, avait vraisemblablement poussé le policier pour éviter d’être interpellé. Il avait été décrit comme « extrêmement violent dans les situations qui présentent une menace pour lui ». Il avait été arrêté quelques jours après les faits à Blois, dans sa famille. Lors de sa mise en examen, il avait nié avoir poussé le policier. Sa position a depuis évolué.

Le 20 avril 2007, près de 700 policiers avaient manifesté à Paris pour rendre hommage à leur collègue décédé. Une marche à l’initiative de la famille s’était déroulée en mai, après l’élection présidentielle.
 
 
samedi 17 janvier 2009

Le parquet de Paris fait appel du jugement

Le parquet de Paris a annoncé aujourd’hui samedi 17 janvier qu’il allait faire appel du jugement du tribunal pour enfant de Paris qui a condamné un adolescent de 16 ans à cinq ans de prison dont six mois ferme pour avoir causé la mort d’un policier en le poussant sous un manège, à la Foire du Trône en 2007.
 
 
jeudi 3 décembre 2009

Les réquisitions du procès en appel

5 ans dont 2 ferme, et mise en délibéré au 21 janvier 2010…

jeudi 21 janvier 2010

Procès en appel

Un an ferme (5 ans dont 4 avec sursis)

Un an ferme pour la mort du policier à la Foire du Trône.


http://police.etc.over-blog.net/article-10083758.html

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