Police Chloé, 30 ans, dirige depuis peu la BSU de Garges-lès-Gonesse

«Il paraît que c’est la Journée de femme », acquiesce un brin ironique le lieutenant Chloé G. A 30 ans, la nouvelle patronne de la brigade de sûreté urbaine (BSU) du commissariat de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) fait partie d’une génération de policières qui n’a pas eu à affronter des mentalités rétrogrades et hostiles à la présence de femmes dans la police. Une première affectation en 2008 à l’unité de sécurité et de proximité (USP) la voit superviser les opérations les plus sensibles sur le terrain. « Je voulais une zone difficile», assume-t-elle.

« Elle a le souci du détail »

Passée chef de la BSU au début du mois de février, elle est désormais chargée d’enquêter sur les affaires de stupéfiants, règlements de comptes, violences… « J’ai conscience de mes avantages en tant que femme et de mes faiblesses », assure-t-elle, refusant d’être assimilée à une quelconque « démarche féministe ». « On pense qu’une femme est plus à l’aise avec les affaires de viols. Mais j’ai vu un collègue masculin très bien les gérer, argumente la jeune maman. Ce n’est pas une question de sexe mais d’humain. » Un policier l’ayant vue à l’œuvre estime que, d’une manière générale, les femmes qui commandent dans la police sont plus « pointilleuses ». « Elle a le souci du détail. C’est très positif », estime-t-on à la direction départementale de la sécurité publique du Val-d’Oise. Le machisme ? « Il existe, c’est vrai, comme partout. Mais je n’ai jamais vu de discriminations liées au sexe au sein de la police », affirme-t-elle. Le concours des gardiens de la paix n’est ouvert aux femmes que depuis 1979. Quand on la questionne sur son idéal féminin dans la police, pointe alors une lueur d’admiration dans son regard. « Martine Monteil », lâche-t-elle, du tac au tac. La préfet et secrétaire générale de la zone de défense de Paris est la première commissaire femme à avoir dirigé des prestigieuses brigades comme celles des stups, de la mondaine, de la BRB, de la « crim’» et enfin du 36, Quai des Orfèvres. « Le professionnalisme dans la police est aujourd’hui unisexe. C’est peut-être grâce à elle. »

William Molinié

SOURCE : 20 MINUTES