Si leurs collègues de la police nationale en ont, pourquoi pas eux ? A Grenoble, les policiers municipaux réclament des armes. Réunis en intersyndicale FO-CFDT-CFTC, ils vont déposer ce jeudi à la préfecture de l’Isère des « demandes symboliques » de détention d’armes de poing de 4e catégorie (pistolet, revolver) pour protester contre le refus de la mairie de leur en accorder. Selon Marc Brouillet, le représentant de l’intersyndicale, 70% des quelque 80 policiers municipaux grenoblois ont signé une demande de détention d’armes qui seront donc remises symboliquement, car seul le maire a le pouvoir de faire une telle demande pour ses agents.

« Pouvoir se défendre »

Dominique Brun Cosme est le représentant FO des policiers municipaux de Grenoble. Et face à la violence actuelle, il ne voit pas pourquoi il ne pourrait pas se défendre. « J’ai 26 ans de métier, je suis de plus en plus inquiet, témoigne le policier sur RMC. J’ai un collègue qui s’est fait mettre en joue en février dernier. Il m’a raconté que le soir en rentrant, sa femme et ses enfants étaient en pleurs, c’est quelque chose qu’on vit mal. C’est une souffrance dans notre métier. Nous, la police municipale, on nous demande de ne pas abandonner le terrain, donc nous sommes confrontés à une augmentation des vols à main armée. On a demandé une entrevue auprès du préfet pour donner symboliquement des demandes d’armement, pour pouvoir se défendre. Certaines semaines, c’est un vol à main armée par jour dans Grenoble ! »

« Pas la peine de faire peur »

Mais pour la mairie, pas question de céder, explique Jérôme Safar, premier adjoint PS au maire de Grenoble. « Aujourd’hui, les chiffres de la délinquance, et pour la deuxième année consécutive, les faits graves à Grenoble sont en baisse. Donc je pense qu’il faut que la police municipale ne véhicule pas elle-même des choses qui ne sont pas la vérité sur cette ville qui a connu des évènements suffisamment sérieux et suffisamment graves pour que même la police municipale se permette par manque de sérieux par certains de ses représentants. Ce n’est pas la peine de faire peur en expliquant qu’il faut qu’on soit armés parce que ça devient terrible à Grenoble. Ça n’est pas vrai ! »

SOURCE : RMC