« Beaucoup disent que les policiers sont faibles, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan psychologique.

Les gens qui disent ça ignorent totalement le quotidien d’un policier, ce à quoi il est confronté, sans un quelconque soutient psychologique.

Les gens lambda s’effondrent suite à un coup et tombent en sanglots suite à des insultes. Ils s’évanouissent face à la vue du sang et tremblent de peur face à la violence.

Mais pas le policier. Malgré la peur, malgré le dégoût, parfois malgré l’impuissance, il fait face, sans ne rien dire.

Il côtoie la violence, la chaire putréfiée, l’odeur de l’urine et des excréments, la misère sociale, la mort, la peur.

Il fait face à toutes les situations possible et inimaginables.

Primo intervenant sur un incendie où brûlent encore des corps calcinés.
Sur un accident de la route, où des corps sont en lambeaux ou bien sur un individu poignardé, laissant paraître ses intestins.

Malgré cela, le policier ne bronche pas et il continue son boulot, sans dire un mot.

Il intervient aussi sur les personnes décédées.
Il veille sur le corps pour préserver les traces et indices jusqu’à ce que la morgue l’emporte.

Pourriez-vous rester dans une pièce avec un corps en décomposition, où l’odeur de la mort et la vue des asticots vous accompagne ?
Le policier reste là lui, sans dire un mot.

Quand il rentre chez lui il ne parle pas de sa journée/nuit à ses proches.
Il ne veut pas leur raconter le calvaire qu’il a vécu quand il a dû masser un enfant tombé d’un balcon ou lorsqu’il a été pris dans un guet-apens dans un quartier difficile, recevant des jets de projectiles et des cocktails molotov.

Il va continuer sa vie privée, comme ci de rien était, ses proches et son entourage pensent qu’il est bien dans sa tête et dans son corps.

Sûrement pensent-ils qu’à chaque interventions, les policiers sont pris en charge psychologiquement pour discuter des horreurs qu’ils ont vécues.

Mais il n’en est rien. Le policier garde tout, au fond de lui, jusqu’à en faire des cauchemars lorsqu’il ferme les yeux.

Pour chaque victimes qu’il reçoit au commissariat ou qu’il assiste sur le terrain, le policier perçoit toujours la même chose.
Des gens en détresses, à bout de force, dans un état second.
Mais ils sont accompagnés par ce dernier, rassuré, orienté.

Le policier n’arrive pas à comprendre pourquoi les victimes sont dans cet état car lorsque lui se retrouve confronté à ce genre de situation, il garde son sang froid et une fois la tempête passée, la vie continue, pensant que ce qu’il a vécu est une normalité.

Ce que le policier ignore, c’est que la vie continue mais différemment. Car sans s’en rendre compte, il développe au fond de lui un choc post-traumatique.

Le manque de soutien psychologique et de soins physiques le rongent de l’intérieur.

Sans doute l’accumulation d’intervention tumultueuses et dangereuses. Traumatisantes.

Le policier ne dit rien. Surtout pas à ses collègues, qui verraient en lui un signe de faiblesse. Mais un policier se doit d’être fort, il ne doit en aucun cas fléchir. C’est ce qu’ils se disent, chacun au fond d’eux, les policiers.

A toi qui dit que nous sommes faibles, que nous sommes des peureux et des victimes. Sache que nous allons là où tu as peur d’aller. Que nous affrontons ceux que tu as peur d’affronter. Que nous encaissons ce que tu ne peux encaisser.

Nous sommes ce que tu aurais voulu être. Des hommes forts et des femmes fortes.

Nous sommes des policiers 💪🏻🇫🇷

Force et Honneur »

JiMk