Mise en examen le 8 avril, Leila B. est soupçonnée d’avoir fomenté des actions terroristes, notamment contre la communauté catholique. L’enquête raconte la dérive morbide d’une adolescente perdue et fascinée par l’ultra-violence sous toutes ses formes, du nazisme au djihadisme.

Le petit carnet à spirale était soigneusement rangé dans la chambre de Leila, à l’abri des regards. Noircies de textes à l’écriture fine et de dessins minutieux, ses pages sont le journal intime d’une adolescente tourmentée. Avec cette phrase effrayante en guise d’incipit : « Leila (le prénom est barré), moi j’aurais votre sang ». Découvert en perquisition, ce cahier est une plongée vertigineuse dans la psychologie d’une jeune femme de 18 ans aux pulsions mortifères. On y trouve des représentations de pistolets, de couteaux, des schémas de fabrication d’explosifs, des sourates incitant au djihad, des croix gammées, un croquis d’un soldat nazi ou d’un bourreau de Daech tenant une tête décapitée. On y lit aussi l’autrice s’épancher longuement sur l’avancée de ses « plans » au fil des mois. « Il est 12h11, je viens de me réveiller et j’ai plein de trucs à faire, écrit-elle le 9 novembre 2020. Je dois aller acheter une tenue, de l’eau oxygénée, un récipient en verre […] Bientôt tout sera fini, bientôt je me vengerai. A partir de maintenant, personne ne pourra m’arrêter… ».

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