Un chasseur de 46 ans est retrouvé mort dans son bois à Domart-en-Ponthieu après une altercation avec un jeune chasseur de 22 ans. Le tireur, écroué pour meurtre, reconnaît le tir mortel mais conteste toute intention homicide.

Drame de la chasse dans la Somme : un propriétaire terrien abattu, le tireur écroué
Un menuisier de 46 ans a perdu la vie dimanche dernier dans son propre bois à Domart-en-Ponthieu. Un chasseur de 22 ans, qui reconnaît avoir tiré, a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire, relate Le Parisien. Une affaire qui relance le débat sur les accidents de chasse et l’intrusion sur les parcelles privées.
Un tir mortel après une intrusion
Les faits se sont déroulés dimanche en fin de matinée dans un secteur boisé situé entre Abbeville et Amiens. Le jeune homme participait à une partie de chasse avec deux compagnons lorsqu’il s’est isolé pour pénétrer sur une parcelle appartenant à un autre chasseur. Selon les témoignages recueillis, ses coéquipiers ont entendu des cris suivis de détonations avant que l’intéressé ne revienne vers eux en affirmant avoir tiré en l’air suite à une altercation.
La victime, co-gérant d’une entreprise de menuiserie abbevilloise, a été découverte sans vie par les gendarmes après que son épouse eut donné l’alerte. Le corps présentait une blessure importante au thorax. L’autopsie a établi que le décès résultait d’un unique projectile, sans trace de confrontation physique préalable.
Les aveux du tireur et la contestation de l’intention
Placé en garde à vue, le jeune homme a admis avoir tiré à deux reprises en direction de la victime. Inconnu des services de police et de justice jusqu’alors, il a été mis en examen mercredi 24 décembre par le parquet d’Amiens et immédiatement incarcéré.
Son conseil, Me Stéphane Diboundje, conteste néanmoins la qualification de meurtre retenue par les magistrats. Selon l’avocat, son client reconnaît être l’auteur du coup fatal mais nie catégoriquement toute volonté de donner la mort. La défense plaide pour une requalification en violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner, une distinction juridique qui sera au cœur de l’instruction.
Une parcelle sous tension
D’après les éléments de l’enquête, le mis en cause aurait pénétré sur le terrain privé dans l’espoir de débusquer du gibier. Surpris par le propriétaire des lieux qui l’aurait pourchassé, il aurait paniqué et fait usage de son arme sans préméditation. Cette version des événements sera confrontée aux autres éléments du dossier lors de l’instruction judiciaire.
Un détail éclaire le climat tendu qui régnait autour de cette parcelle : quelques jours avant le drame, le propriétaire avait déjà surpris des intrus sur son terrain, donnant lieu à une vive dispute. Si le jeune homme écroué n’était pas impliqué dans cet incident antérieur, cette première intrusion pourrait expliquer la réaction du défunt face à une nouvelle violation de sa propriété.
Une enquête en cours
Le parquet d’Amiens a ouvert une information judiciaire pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes de ce drame. Les enquêteurs devront notamment déterminer la distance de tir et reconstituer précisément la chronologie des événements. La question de l’intentionnalité du geste mortel constituera l’enjeu central de cette affaire qui endeuille la communauté des chasseurs picards en cette période de fêtes.
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