Le préfet de l’Essonne, Michel Fuzeau, a annoncé samedi matin un renforcement important des mesures de sécurité dans le département, afin notamment de rassurer la population après la série de quatre meurtres commis entre le 27 novembre et le 5 avril.

«Plusieurs centaines» de membres des forces de l’ordre sont mobilisés afin de mettre en oeuvre un «dispositif de surveillance renforcée».

«L’objet principal est de contrôler les comportements suspects», précise le représentant de l’Etat qui annonce également des «contrôles routiers et des contrôles d’identité» ainsi que «des interventions pour répondre aux alertes données par la population». Selon Michel Fuzeau, ce dispositif, mis en place vendredi, doit «monter en puissance» samedi.

Une centaine d’enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) tentent d’élucider ces crimes commis dans un périmètre de moins de dix kilomètres, et dont ont été victimes deux hommes et deux femmes «sans histoires» et sans lien apparent entre eux.

A l’exception de la piste terroriste, les enquêteurs n’excluent aucune hypothèse : celle du tueur en série, explicitement envisagée dès vendredi matin par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, mais nuancée par la procureur de l’Essonne Marie-Suzanne Le Quéau, celle d’un tueur à gages agissant pour un ou plusieurs commanditaires, celle d’un « déséquilibré », celle de complices éventuels, celle d’un seul auteur ou de plusieurs…

Les quatre victimes tuées par la même arme

Les quatre victimes ont été tuées par des tirs provenant de la même arme, un pistolet semi-automatique de calibre 7,65 mm. La série a commencé le 27 novembre 2011 quand une femme de 35 ans travaillant dans un laboratoire a été tuée dans un quartier calme de Juvisy-sur-Orge. Un homme, qui a eu une relation avec la victime, a été écroué pour le meurtre. Après s’être accusé, il s’est rétracté. Il était emprisonné au moment des trois meurtres suivants.

Un peu moins de trois mois après, le 22 février, un autre habitant de l’immeuble, voisin de la première victime, âgé de 52 ans, a été tué dans le parking. Les deux victimes suivantes n’ont aucun lien apparent avec les premières. Le 17 mars, un octogénaire a été est tué d’une balle dans la tête dans le hall de son immeuble de Ris-Orangis, commune riveraine de Grigny où a été abattue jeudi Nadjia Boudjemia-Lahcene, installée de longue date à la cité de la Grande-Borne.

Le tireur, casqué, s’est enfui à moto après son geste. La police judiciaire a lancé un appel à témoins pour tenter de retrouver un deux-roues bleu et blanc de marque Suzuki.

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