La trentenaire retrouvée ligotée dans un sous-bois de Théméricourt jeudi après-midi n’a pas été victime d’un enlèvement ni d’une séquestration : elle avait tout mis en scène.

L’affaire démarre jeudi, en début d’après-midi, quand une personne du centre équestre voisin reçoit le message d’un numéro inconnu sur son portable, selon lequel une jeune femme serait ligotée dans le bois.
Les gendarmes aussitôt alertés entament les recherches : ils retrouvent en effet une cavalière de 36 ans attachée. Souffrant de légères blessures, la jeune femme, domiciliée dans les Yvelines, raconte avoir subi une agression. Selon le scénario décrit aux enquêteurs, un homme serait monté de force dans sa voiture et l’aurait conduite dans ce bois entre Vigny et Seraincourt, où il l’aurait ligotée avant de l’abandonner à son sort. Légèrement blessée, elle est prise en charge par les pompiers qui la conduisent à l’hôpital de Pontoise.

Les premiers doutes apparaissent très vite

La section recherches de Versailles mobilise une vingtaine d’enquêteurs pour mettre la main sur son agresseur. Des militaires procèdent à des relevés scientifiques, un chien de recherche est mis à contribution. « Beaucoup de moyens ont été monopolisés sur cette affaire, c’est dans la première heure qu’il faut faire un maximum de choses », souligne un enquêteur.

Les premiers doutes apparaissent très vite. « C’est comme l’histoire de Pierre et le loup, mais on ne peut pas se permettre de faire l’impasse », s’agace le militaire. Très vite, les enquêteurs ont « la quasi-certitude » que la femme qu’ils ont retrouvée a tout mis en scène mais, hier midi encore, des contrôles sont effectués pour recueillir les témoignages des gens qui empruntent les routes du secteur.

En fin d’après-midi, coup de théâtre : la trentenaire reconnaît avoir tout inventé. Elle n’a pas été enlevée et s’est ligotée elle-même dans le bois. Elle avoue avoir tout mis en scène, sans expliquer les raisons de son comportement. Elle a été placée en garde à vue pour « dénonciation de délit imaginaire ».

Selon le Code pénal, le fait de « dénoncer mensongèrement à l’autorité judiciaire ou administrative des faits constitutifs d’un crime ou d’un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d’inutiles recherches est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende ».

Le Parisien
http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/val-d-oise-la-femme-ligotee-dans-le-bois-avait-tout-invente-07-04-2012-1944089.php